Le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, a signé vendredi 8 octobre un projet de loi abolissant la peine de mort, devenant ainsi le dernier État africain à interdire la peine capitale.
Cette décision intervient après que les législateurs de ce pays d’Afrique de l’Ouest ont voté pour mettre fin à la peine capitale en juillet, remplaçant la peine par la réclusion à perpétuité ou une peine d’emprisonnement minimale de 30 ans.
« En tant que nation, nous avons aujourd’hui exorcisé les horreurs d’un passé cruel », a déclaré Bio dans un communiqué, ajoutant que la peine capitale est « inhumaine ».
« Nous affirmons aujourd’hui notre foi dans le caractère sacré de la vie », a-t-il ajouté.
La Sierra Leone, qui se remet encore après des décennies de guerre civile, a souvent été critiquée par des groupes de défense des droits de l’homme pour avoir maintenu la peine capitale dans les livres.
Le vice-ministre de la Justice, Umaru Napoleon Koroma, a déclaré à l’AFP que la première exécution enregistrée en Sierra Leone datait de 1798, environ une décennie après que la Grande-Bretagne ait fondé la colonie pour les esclaves affranchis en 1787.
Quatre-vingt-quatorze personnes vivaient sous le coup d’une condamnation à mort fin 2020, a ajouté le ministre.
Cependant, aucune exécution n’a eu lieu dans le pays depuis 1998, et les condamnations à mort ont souvent été commuées.
Après avoir longtemps résisté à une interdiction formelle de la peine capitale, le gouvernement a annoncé des plans d’abolition en mai. Le parlement a ensuite voté en faveur en juillet.
En vertu de la nouvelle loi, l’exécution sera remplacée par la réclusion à perpétuité ou une peine d’emprisonnement minimale de 30 ans pour des crimes tels que le meurtre ou la mutinerie.
La Sierra Leone rejoint un nombre croissant de pays africains qui ont interdit la peine de mort, le Tchad ayant aboli la peine l’année dernière.