Le gouvernement ivoirien est très embêté avec le mandat d’arrêt international lancé contre le fils de l’ex-président malien Ibrahim Boubacar Kéita. Pendant que le Mali attend d’Abidjan un geste, le gouvernement ivoirien semble n’avoir rien décidé à ce sujet. Pour l’instant en tout cas.
Karim Kéita serre les dents. Réfugié à Abidjan depuis la chute de son père, il bénéficie de la bienveillance des autorités ivoiriennes. Feu Hamed Bakayoko était même l’un de ses amis. Mais depuis quelques jours, sa situation est des plus délicates. La justice malienne a lancé un mandat d’arrêt international contre lui et Interpol est particulièrement motivé à exécuter ce mandat.
Notoirement connu pour vivre à Abidjan, Karim Kéita marche sur des œufs. Abidjan pourrait à tout moment décider de faire exécuter le mandat d’arrêt d’Interpol sur son sol. Ce sera assurément une arrestation facile. Mais pour l’instant, le gouvernement ivoirien n’est pas très chaud pour faire droit à la demande des autorités maliennes.
En effet, selon le ministre Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement, « Aucune décision n’a été prise à ce stade. On ne peut en dire plus« . C’est ce qu’il a affirmé à la suite du Conseil des Ministres du 7 juillet 2021, lors des échanges avec la presse. Pourtant, l’affaire dans laquelle Karim Kéita est impliqué semble très grave. Elle concerne la mort d’un journaliste malien disparu depuis 2016.
Le journaliste Birama Touré qui travaillait pour l’hebdomadaire malien « Le Sphinx » n’a plus été vu depuis le 29 janvier 2016. Ses proches craignent qu’il ait été assassiné pour un dossier jugé compromettant pour le fils de l’ex-président malien IBK. Adama Dramé, patron du journal, avait affirmé en 2018 que son journaliste avait approché Karim Keïta à propos d’un dossier qu’il présentait comme compromettant.