Abidjan-Policier trainé par un chauffeur/ Le Procureur Ange Kessi: » Si le policier tirait sur lui, il serait mort cadeau »
Le Commissaire du Gouvernement, le Procureur militaire Ange Kessi Kouamé met en garde les chauffeurs indélicats contre les risques qu’ils prennent en attentant à la vie des agents commis à la régulation de la circulation. Dans le cas du policier trainé sur un capot de taxi, le policier avait le droit d’abattre le chauffeur avertit Ange Kessi.
S’il demande de la retenue, du tact, du respect, de la courtoisie et de la responsabilité aux agents des forces de l’ordre dans la circulation, le Contre-Amiral Ange Kessi n’en demeure pas moins ulcéré par la scène du policier trimballé sur le capot d’un véhicule par un chauffard inconscient.
Rappelant que « Ce n’est pas la première fois qu’une telle scène se produit sous nos cieux », Ange Kessi s’est souvenu qu’en 1985, alors qu’il était étudiant, il a vécu une scène similaire. Cette scène qui l’a « profondément bouleversé », lui a laissé une « image révoltante » dans sa tête jusqu’à ce jour.
Aux forces de l’ordre, Ange Kessi rappelle de ne jamais se mettre au travers d’un véhicule qui refuse d’obtempérer. Cependant, il explique qu’un chauffeur qui percute délibérément un agent des forces de l’ordre, peut essuyer des tirs de ce dernier, s’il se relève, l’agent étant en situation de légitime défense.
En un mot comme en mille, pour Ange Kessi, « si ce policier accroché au capot de ce taxi compteur avait sorti son arme, tiré et blessé mortellement le chauffeur de ce taxi, ce policier aurait agi comme s’il était dans une situation assimilée à la légitime défense et il ne serait pas poursuivi ni par le tribunal militaire, ni par aucune autre juridiction ».
Le chauffeur serait mort « cadeau » comme on le dit chez nous, explique Ange Kessi, qui appelle enfin forces de l’ordre et chauffeurs à la responsabilité. Pour lui, il ne faudrait pas que derrière, les agents des forces de l’ordre transforment la légitime défense en un blanc-seing pour commettre des bavures. Qui ne seront d’ailleurs pas tolérées, a-t-il prévenu.