Comparée à John Magufuli, la présidente Samia Suluhu Hassan s’en prend aux députés tanzaniens
La présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, a demandé aux députés de cesser de la comparer à l’ancien dirigeant John Pombe Magufuli.
Elle a exprimé sa déception à l’égard du Parlement qui, au cours de plusieurs séances, a discuté de ses différences avec l’ancien président, décédé le 17 mars, au lieu de se concentrer sur le programme du gouvernement.
Samia Suluhu Hassan a déclaré qu’elle se méfiait de ce qui circulait sur les médias sociaux. Son mandat qui vient juste de commencer fait déjà objet de débat sur la toile.
« C’est plutôt bizarre que ce qui est à la Une sur les médias sociaux guide maintenant le débat au Parlement », a-t-elle déclaré.
« Nous sommes censés discuter et adopter les budgets du gouvernement… Travaillons comme le Parlement est censé le faire », a-t-elle ajouté.
La Présidente Suluhu a formé dimanche un comité d’experts qui la conseillera sur le statut du Covid-19 dans le pays et les mesures possibles à prendre pour contrôler la pandémie.
Elle s’est exprimée lors d’une réunion de prière dimanche, reconnaissant que la maladie avait évolué et qu’une nouvelle variante avait été signalée dans de nombreuses régions du monde.
« Je promets de fournir régulièrement de nouvelles mises à jour sur la maladie afin d’éviter au pays de perdre une main-d’œuvre importante et de protéger ceux qui risquent de contracter la maladie », a-t-elle déclaré.
L’héritage de M. Magufuli a été entaché par sa position concernant la Covid. Les analystes avaient prédit que Mme Suluhu serait rapidement confrontée à la pression des puissants alliés de Magufuli au sein du parti, qui dominent les services de renseignement et d’autres aspects critiques du gouvernement, et qu’ils tenteront d’influencer ses décisions et son programme.
« Pour ceux qui s’attendaient en quelque sorte à une rupture avec la façon de faire de Magufuli, je dirais de retenir leur souffle pour le moment », a déclaré Thabit Jacob, chercheur à l’Université Roskilde au Danemark et expert de la Tanzanie.
« Je pense qu’elle aura du mal à construire sa propre base… Il ne faut pas s’attendre à des changements majeurs ».