Côte d’Ivoire-CPI/ Le juge qui a acquitté Gbagbo avoue: » Gbagbo voulait prôner une libération progressive de Paris »
Après avoir quitté la Cour Pénale Internationale, le Juge Cuno Tarfusser a décidé de dénoncer les dysfonctionnements au sein de cette instance judiciaire mondiale. Dans le procès Gbago-Blé Goudé contre le Bureau du Procureur, il met en lumière une affaire plutôt politique que juridique.
Le Juge Cuno Tarfusser estime encore que les preuves apportées par le Procureur, dans l’affaire Gbago-Blé Goudé ne suffisaient pas pour incriminer les deux accusés. Mieux, pour lui, « il n’ y avait aucune preuve » pour faire condamner Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.
Disant s’être simplement limité à des considérations juridiques, le Juge Cuno Tarfusser, qui s’exprimait à la Radio Spreaker, pense plutôt que des relents politiques se cachaient derrière ce procès. A cet effet, Cuno Tarfusser pense que la France, ancienne puissance tutélaire de la Côte d’Ivoire, était à la manœuvre.
Cuno Tarfusser parle « d’intérêts étaient incarnés par la France, dont la Côte d’Ivoire était une colonie et sur laquelle Paris exerçait un régime politique et militaire (…) pour juger les deux accusés« . Pour lui en effet, « si on regarde les choses d’un point de vue politique il y a d’autres considérations ».
« Évidemment, dit le Juge Cuno Tarfusser, j’ai une opinion assez précise sur ce point, cependant, en tant que juge de la cour, je me limite à évaluer les éléments présentés pour moi. Ce que j’ai fait« .
Le Juge Cuno Tarfusser continue pour dire qu’il s’est rendu compte d’une chose après plus de 3 ans de procès dans l’affaire Gbagbo. « Ce que j’ai appris dans ce processus, c’est que la politique que Gbagbo voulait prôner était une libération progressive de Paris tandis que Ouattara, qui était un ami du président français à l’époque, voulait maintenir le statu quo, eh bien je le pense pouvez-vous dire avec une certitude absolue », avoue Cuno Tarfusser.