Exclusif-Affaire Gbagbo/ Le Juge Cuno Tarfusser révèle: »La majorité des juges de la CPI n’ont jamais mis les pieds dans une Cour de Justice »
C’est un avis choc, une révélation de taille qui en dit long sur ce qu’il se passe à la Cour Pénale Internationale. Le Juge Cuno Tarfusser qui a acquitté Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, en première instance, lance un gros pavé dans la marre de la justice internationale.
« Le jugement de la Chambre d’appel confirmant l’acquittement par la Chambre de première instance de MM. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé était la seule décision possible. Correct non seulement sur le fond, compte tenu de la «faiblesse exceptionnelle» de la preuve, mais aussi juridiquement incontestable compte tenu de la pauvreté du mémoire d’appel du Procureur », a écrit le juge Cuno Tarfusser à un avocat, Doctorant en Droit.
Ce dernier, Giovanni Chiarini , l’interrogeait sur la décision rendue en appel dans l’affaire Bensouda contre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. « La décision de la Chambre de Première instance d’acquitter était fondée sur le fait que le Bureau du Procureur n’avait pas rempli sa charge de la preuve »,a ajouté le Président de la Chambre qui a jugé Laurent Gbagbo entre 2016 et 2019.
Le Juge italien estime par ailleurs que Bensouda n’a pas contesté l’acquittement prononcé en tant que tel, mais a voulu faire du juridisme. « Le BdP n’a pas contesté la décision sur cette base, mais uniquement sur deux questions de procédure très marginales, toutes deux si fragiles qu’elles auraient dû être rejetées in limine« .
Mais au delà des raisons de l’acquittement de Gbagbo et Blé Goudé, le juge Tarfusser fait une révélation de taille, totalement incroyable. « Certes, c’est un fait que la majorité des juges élus pour siéger à la Cour (ainsi que l’écrasante majorité des juristes) n’ont jamais mis les pieds dans une cour de justice avant de se présenter à la CPI », affirme Cuno Tarfusser à son interlocuteur, et poursuit:
« Ainsi, ils ne connaissent pas le droit pénal et encore moins la procédure pénale. Cependant, le trait le plus dangereux qui caractérise tous les juges est leur égomanie, qui devient particulièrement apparente dans cette course pour donner l’empreinte à des solutions créatives et aller à des efforts extraordinaires juste pour exprimer des opinions personnelles, dont aucune n’a le moindre impact sur le sort judiciaire d’une affaire et risque d’être bientôt oubliée ». C’est à y perdre son latin. Indéniablement.