Côte d’Ivoire: Bensouda explique pourquoi le camp Ouattara n’est pas encore poursuivi par la CPI
C’était lors d’une conférence de presse qui s’est tenue Jeudi dernier à Accra au Ghana, dans laquelle un nombre important de pro-Gbagbo s’y trouvait parce que vivant en exil dans ce pays.
Fatou Bensouda a fait un certain nombre de précisions sur l’affaire Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé accusés de crime contre l’humanité et pour leur rôle présumé dans la crise post-électorale en Côte d’Ivoire qui a fait plus de deux mille morts.
A la question de savoir pourquoi il n’y a que le camp Gbagbo qui est poursuivi à la Cour pénale internationale (CPI) depuis la fin de la crise post-électorale en 2011, madame la procureure a répondu qu’il n’était pas possible de poursuivre les deux camps en même temps.
« Comme je l’ai déjà dit, toutes les situations seront analysées, les autres parties seront poursuivies. Nous sommes actuellement en train de regarder du côté de Ouattara » déclare t-elle.
« Mais sachez que ce n’est pas possible de poursuivre les deux camps en même temps et nous agirons selon notre programme. Sachez que nous sommes en train de faire des enquêtes dans le camp Ouattara et nous lancerons des poursuites quand nous seront prêts, quand nous le jugeront nécessaire, nous prendront notre temps, nous irons à notre rythme et n’accepterons aucune pression. » Ajoute –t-elle.
Par ailleurs Fatou Bensouda précise que la CPI avait été sollicitée par l’ex-président Laurent Gbagbo et elle a répondu à cette demande. La CPI compte donc travailler en toute impartialité et dans la justice. « La CPI fait son travail, elle ne s’est pas auto-saisie, c’est d’abord l’ex président Laurent GBAGBO qui a fait appel à la CPI, et ensuite le président Ouattara a fait aboutir la ratification du statut de Rome, c’est pourquoi nous avons agi dans ce pays et notre travail se fait dans la justice, sans parti pris ».
« Les juges ne sont pas là pour dire qui a gagné les élections ou qui les ont perdues, nous jugeons des crimes qui ont été commis, et même si ceux-ci proviennent de crise politiques, mais la CPI ne fait pas de politique et ne règle pas de différents politiques, mais les exactions commises. » précise la gambienne.