Question Africaine 42 : L’Africaine peut-elle oser la mise en quarantaine ?
Kouakou mon frère,
Wouh ! C’est ainsi qu’on s’exclame quand une énormité empêche tout mot juste de jaillir de notre souffle. Le dilemme est partout et partout court la pression. Dans ce monde globalisé et mondialisé, jamais les frontières ne sont fermées si facilement. La toile s’en émeut et s’en effraie. Peur importée ou peut endogène, chaque Gouvernent est sommé de se montrer radical face à la pandémie, trois fois plus contagieuse qu’un rhume normal. Les images des places vides de leur monde sont difficile à soutenir. On se croirait en plein dans l’une des productions surréalistes de Syfy.
Face au virus Covid 19, il y a deux mondes : d’un côté, les pays du nord auquel j’ajoute la Chine. Financièrement puissants et ayant des territoires mieux structurés et mieux contrôlés, ils organisent la riposte façon chirurgicale et modèle. La Chine elle-même sort à grandes narines (ne riez pas) le nez de l’eau, au point qu’elle court aider l’Italie en quarantaine. Força Italia !
La France, si elle se décide peut en faire autant, de même que tous les pays du nord !
De l’autre côté, il y a les pays du sud. Je veux parler surtout des pays africains. Ils ne sont ni la Chine pour construire un hôpital de 1000 lits en 10 jours, ni l’Italie pour organiser une quarantaine. En fait, les ménages africains n’ont pas de quoi survivre 48 heures si on les barricadait chez eux.
Pour organiser une quarantaine, il aurait fallu qu’on s’assure que chacun ait de quoi manger durant 14 jours au moins, le temps d’incubation totale du virus : du riz, de l’huile, de la viande et du poisson, du savons, du lait, du gel hygiénique, du dentifrice, de quoi soigner les malades dans les hôpitaux, interdire les funérailles africaines, les meetings là où les campagnes d’avant campagne battent leur plein, rembourser des acomptes perçus pour des spectacles… Pour organiser une quarantaine, en fait, il faut décider de l’arrêt de nos économies quand l’on sait que le contre-coup de deux mois d’inactivité en Chine va causer des pénuries pour certains produits. La preuve : pas facile de trouver un cache-nez ni un gel dans Ouaga.
Alors, les États réfléchissent et veulent bien faire quelque chose pour ne pas être taxer d’indolence. Mais il faut que la toile evite déjouer des peur-buzz à une menace réelle.
C’est l’été des machines, des téléconférences et des cours en ligne. Terminator avait annoncé la bataille des machine. Elles sont en passe de remporter la victoire.
Pendant ce temps, les immigrés clandestins ont changé de direction. Et il ne fait pas non avoir un parent, fut-il une star de football, qui débarque d’Italie.
Sans tomber dans la paranoïa, quelles décisions doivent prendre les dirigeants africains ? Êtes-vous pour une mise en quarantaine ?