Suite à la récente visite de travail effectuée par une délégation de la Cour pénale à Conakry en Guinée, la procureure de la CPI a mis en garde lundi les responsables de l’escalade de la violence en Guinée, exhortant le gouvernement et l’opposition à renouer le dialogue après des manifestations sanglantes dans ce pays.
Les tensions sont fortes en Guinée après des semaines de manifestations organisées par l’opposition qui soupçonne le président Alpha Condé de vouloir briguer un troisième mandat.
La CPI a fait des recommandations aux acteurs politiques du pays pour éviter l’escalade de la violence et plonger le pays dans une grave crise.
La Cour pénale internationale par la voix de la procureure en chef, Fatou Bensouda, a demandé au gouvernement et aux différents leaders de l’opposition de privilégier la voix du dialogue après les différents incidents enregistrés ces derniers jours dans le pays.
Madame Bensouda a par ailleurs mis les deux parties en garde sur le fait que la cour pénale internationale pourrait se saisir de cette affaire :
« Suite aux informations faisant état de nombreux épisodes de violence en Guinée au cours des dernières semaines, j’appelle tous les acteurs et leurs partisans à s’abstenir de la violence et à reprendre le dialogue afin d’éviter de nouvelles victimes », a d’abord déclaré la procureure en chef de la CPI, Fatou Bensouda avant de poursuivre :
« Toute personne qui commet, ordonne, incite, encourage ou contribue de toute autre manière à la commission de crimes atroces (…) est passible de poursuites par les tribunaux guinéens ou par la CPI », a-t-elle déclaré.
Depuis le début des manifestations à la mi-octobre, les violences en Guinée ont déjà causé la mort d’au moins 16 personnes dont un policier. D’après l’opposition, le président Alpha Condé, 81 ans, est devenu le premier président guinéen élu démocratiquement en 2010. Mais son règne a été entaché d’une répression croissante.
Alors que le second mandat du président Condé qui s’achève l’année prochaine, il a initié des consultations constitutionnelles depuis le mois de septembre dernier en indiquant que la loi fondamentale de l’ancienne colonie française « concentre les intérêts des entreprises » et nécessite une réforme.
Mais par crainte que le président guinéen fasse adopter un amendement lui permettant de briguer un troisième mandat, l’opposition est descendue dans les rues. Ce qui a entrainé l’escalade de la violence et les vives tensions dans le pays.