Les autorités tanzaniennes s’apprêtent à extrader un ancien colonel de l’armée de la République Démocratique du Congo (RDC) qui a menacé de mener une campagne contre le président Joseph Kabila, rapporte l’agence de presse AFP, cité par BBC.
John Tshibangu, qui avait déserté l’armée pour se rebeller contre M. Kabila en 2012, a déclaré dans une vidéo publiée il y a deux semaines, qu’il allait « destituer » le président dans les 45 prochains jours à moins qu’il s’excuse pour le « massacre » des manifestants le 31 décembre dernier.
Tshibangu a été arrêté lundi à l’aéroport de Dar es Salaam, selon la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), basée à Paris.
Le directeur de ladite organisation, Florent Geel, a déclaré que la famille de M. Tshibangu avait sollicité l’aide de la FIDH.
« Nous ne soutenons pas la lutte armée de cet homme, mais il y a un risque de préjudice physique s’il est extradé en RD Congo ».
Les responsables tanzaniens et congolais ont refusé de commenter, rapporte l’AFP.
Le président Kabila subit des pressions pour rendre sa démission après qu’il a refusé de le faire quand son mandat a pris fin en 2016.
Il a violé deux accords qui mettaient fin à ses fonctions, et les partisans de l’opposition ont intensifié leurs protestations contre M. Kabila. Ils soupçonnent qu’il n’honorera pas un autre accord qui exige sa démission en décembre.
Entre temps, la mission de l’ONU en RD Congo a déclaré la semaine dernière que des « agents de l’Etat », principalement les forces armées, ont commis 1176 exécutions extrajudiciaires l’année dernière. Elles auraient tué au moins 89 femmes et 213 enfants.