S’il y a bien un ange gardien pour Yahya Jammeh c’est bien le président équato-guinéen N’Guema Obiang. “La Guinée équatoriale protégera l’ancien président gambien Yahya Jammeh, qui a trouvé exil il y a un an dans ce pays après avoir dû quitter le pouvoir en Gambie » a déclaré vendredi à la télévision nationale, le président Equato-Guinéen, Tout en se félicitant d’“être en accord” sur ce point avec l’Union africaine (UA).
Cette déclaration a été faite quelques heures après l’entretien entre N’Guema Obiang et le président en exercice de l’UA, le Chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé. “Je crois que la position de protéger les anciens chefs d’Etat est une position correcte. Et précisément je félicite Alpha Condé qui m’a suggéré qu’il n’accepterait aucune demande d’extradition de Yahya Jammeh. Moi non plus je ne l’accepterai pas”, a expliqué le président Obiang. “Nous sommes complétement d’accord qu’il faut protéger Yahya Jammeh, il faut le respecter comme ancien chef d’Etat d’Afrique. Car c’est une garantie pour que les autres chefs d’Etat qui doivent quitter le pouvoir n’aient pas peur des harcèlements qu’ils pourraient subir après”, a-t-il affirmé.
En janvier 2017, le président gambien Yahya Jammeh avait été contraint de partir en exil après plus de 22 ans à la tête de ce pays anglophone d’Afrique de l’Ouest et après avoir contesté pendant six semaines sa défaite à l‘élection présidentielle de décembre 2016 face à Adama Barrow.
Sous la menace d’une intervention militaire des pays d’Afrique de l’Ouest, et après plusieurs médiations régionales, notamment une ultime initiative guinéo-mauritanienne, il avait consenti à quitter le pouvoir et avait trouvé refuge en Guinée-Équatoriale.
Bien que la stabilité politique reste fragile en Gambie du fait notamment de l’influence persistante des ex-chefs militaires de l’ancien régime, des ONG se réjouissent tout de même de petites évolutions constatées depuis le départ de Jammeh. Notamment en matière des droits de l’homme qui étaient constamment violés à l‘époque de Jammeh en raison des disparitions forcées, exécutions et bien d’autres traitements inhumains.
C’est ce dont l’accusent aussi les nouvelles autorités gambiennes. Le président Barrow s’est en effet dit disposé à favoriser une éventuelle extradition de celui qui avait plusieurs appellations officielles dont Babili Mansa ou Roi qui défie les rivières en mandingue.