Le discours du Colonel Maïga, premier ministre par intérim du Mali à l’ONU le samedi 24 septembre 2022 restera gravé dans les mémoires. A la France de Macron, Abdoulaye Maïga a dit ses quatre vérités sans gants. Réponses cinglantes ont été aussi données à Alassane Ouattara, au président du Niger Mohamed Bazoum et au président en exercice de la CEDEAO, Embalo.
« Le monde se souviendra qu’après avoir été abandonné en plein vol, le 10 juin 2021, par la France qui a décidé unilatéralement de retirer la force Barkhane du Mali, mon pays a été ensuite poignardé dans le dos par les autorités françaises. La précision est d’autant plus utile que nous refusons tout amalgame avec le peuple français que nous respectons », clarifie le Colonel Maïga. Avant d’ajouter:
» Les autorités françaises profondément anti-françaises pour avoir renié les valeurs morales universelles et trahi le lourd héritage humaniste des philosophes des lumières, se sont transformées en une junte au service de l’obscurantisme. Obscurantisme de la junte française nostalgique de pratique néocoloniale, condescendante, paternaliste et revancharde, qui a commandité et prémédité des sanctions inédites, illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le Mali ».
Le Colonel Maïga a aussi apporté une réponse au chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara concernant l’affaire des 49 soldats. Maiga a d’abord condamné la sortie du SG de l’ONU qui tente de prendre le parti de la Côte d’Ivoire. Ils ont « dissimulé leur identité en mettant sur leur passeport qu’ils étaient peintres ou maçons. Et cela dans le destin funeste de déstabiliser le pays. Si ce n’est pas possible à Lisbonne ou ailleurs, ça ne le sera pas à Bamako », a-t-il fustigé.
Le Colonel Abdoulaye Maïga a particulièrement donné le change à Ouattara sur le 3e mandat anticonstitutionnel qui précise-t-il ne sera pas possible au Mali. « Dans un langage plus simplifié et en référence à une métaphore footballistique, le 3ème mandat est une magie, c’est l’art de se dribbler soi-même tout en gardant le ballon. Excellence M. le Président Ouattara, vos conseils nous rappellent la triste histoire du chameau qui se moque de la bosse du dromadaire », a affirmé Abdoulaye Maïga.
L’une des dernières victimes du premier ministre malien aura été le président nigérien Mohamed Bazoum, un adversaire déclaré du régime de Bamako. « A l’endroit de M. Bazoum, il remarquera que le Gouvernement de la Transition n’a pour le moment jamais réagi à ses propos injurieux pour deux raisons cumulatives. La première raison tient au respect de l’héritage laissé par nos ancêtres, qui consiste à ne pas répondre aux injures par des injures. La seconde raison relève de l’identité de M. Bazoum, l’étranger qui se réclame du Niger. Nous savons que le peuple nigérien frère du Mali, se distingue par des valeurs sociétales, culturelles et religieuses très riches. M. Bazoum n’est pas un nigérien, son comportement nous réconforte totalement dans notre constat », a frappé le Colonel Maïga.
« Par ailleurs, nous avons pris acte de la menace de sanctions proférée contre le Mali, et loin d’être impressionné par des sanctions, je voudrais signaler au Président en exercice de la CEDEAO, qu’à la fin de son mandat, les peuples ouest-africains le jugeront sur les efforts qu’il a fournis pour améliorer les conditions de vie des populations et non des show médiatiques servant des agendas étrangers », a-t-il enfin répondu au président de la CEDEAO.