72H après l’arrestation de Affi N’guessan/ L’incroyable silence de Gbagbo et du FPI
L’ex-président Laurent Gbagbo et son parti semblent être totalement déconnectés de l’actualité récente de la Côte d’Ivoire. Celle-ci marquée par l’arrestation du premier ministre Pascal Affi N’guessan et les condamnations multiples a totalement échappé à la sagacité du Front Populaire Ivoirien et de son leader historique Laurent Gbagbo.
Il s’était inquiété de la situation du Président Henri Konan Bédié dont la résidence est assiégée par une escouade de policiers. Il a même été scandalisé par le fait que Henriette Bédié vive cette situation alors qu’elle n’est pas une femme politique.
Laurent Gbagbo a même à la surprise générale appelé directement le Premier Ministre Hamed Bakayoko pour s’enquérir de la situation de l’ex-président Bédié. Il a demandé que tout soit mis en œuvre pour desserrer l’étau autour des Bédié et apaiser la situation politique.
S’il dit avoir eu au téléphone un Hamed Bakayoko dans de très bonnes dispositions d’esprit pour aller à la négociation, Laurent Gbagbo doit bien s’inquiété des premiers retours du premier ministre ivoirien. En effet, en lieu et place de discussions, ce sont les arrestations qui s’enchaînent.
Une dizaine de cadres du PDCI dont le ministre Guikahué et maintenant Affi Nguessan, arrêté dans des conditions non-élucidées. A ce jour, personne ne sait où il se trouve et des allégations de tortures à son encontre sont légion. Le fait qu’il soit introuvable renforce les inquiétudes et rumeurs.
Pendant ce temps, Laurent Gbagbo qui a été prompt à réagir pour Bédié se tait. Ainsi ni son parti le FPI ni lui n’ont encore produit une quelconque déclaration en dénonciation de cet enlèvement. Un fait tout à fait curieux. A Abidjan, Simone Gbagbo aussi est aphone depuis le 31 octobre.
Si on peut tout à fait comprendre son silence face à la vague de répression, celui de Laurent Gbagbo et dans une moindre mesure celui du FPI sont des plus intrigants.
Renforçant l’idée qu’au sein de l’opposition, réunie dans le Conseil National de Transition, persiste encore de vieilles rancœurs entre les anciens camarades socialistes. Si tel est le cas, il est évident que le combat contre un adversaire aussi coriace que Ouattara semble mal embarqué.