7 ans de prison pour un ancien militaire de la sécurité de Gbagbo…La raison!
Charles-Olivier Rabet, ancien militaire et ex-membre du Groupe de sécurité présidentielle est poursuivi depuis quelques temps pour l’enlèvement et la séquestration de l’avocat français maître Xavier Ghelber à Abidjan.
A cet effet, il a comparu vendredi dernier devant le tribunal de Paris qui l’a reconnu coupable des faits. Cet ancien membre de la garde rapprochée de l’ex-chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo a été condamné à 7 ans de prison. Le verdict est tombé ce lundi 13 février
Tout commence en 2004, lorsque maître Xavier Ghelber se rend à Abidjan pour une enquête portant sur la filière Café-Cacao, pour le compte de l’Union Européenne.
D’après le témoignage de Xavier Ghelber , Il était 5 h du matin le 7 novembre 2004 lorsqu’il fût réveillé par de violents coups frappés à la porte de sa chambre de l’hôtel Ivoire. Des soldats le somment de les suivre et lui demandent de « mettre un sac blanc sur la tête », ce qu’il refuse de faire. Agacé, un militaire avait alors « tiré une rafale de kalachnikov », en blessant un autre. Des 5 militaires impliqués, seul Charles-Olivier Rabet était présent à l’audience.
Me Ghelber est ensuite embarqué dans un véhicule avec Jean Labatut un de ses compatriotes, décédé depuis. Évoquant la « situation mortifère » de la filière cacao, l’expert croit alors à « une liquidation ».
« C’était six mois après la disparition du journaliste Guy-André Kieffer, qui enquêtait sur des malversations de la filière cacao, réorganisée pour détourner l’argent au profit du régime », dit-il. Le corps du journaliste, disparu sur un parking d’Abidjan alors qu’il avait rendez-vous avec le beau-frère de Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président ivoirien, n’a jamais été retrouvé. Après une brève halte, les deux hommes seront conduits à la résidence présidentielle. « J’ai alors compris que notre enlèvement n’était pas lié au cacao mais peut-être à ces rumeurs d’attentat contre le président », explique l’avocat à l’AFP.
Il faut noter que le 6 Novembre soit un jour plus tôt avait eu lieu les événements de Bouaké où des soldats français avaient trouvé la mort à la suite d’un bombardement. Les militaires français avaient riposté en bombardant la flotte aérienne ivoirienne. Cela avait engendré une grosse vague d’émeutes des jeunes patriotes pro-Gbagbo.
« Vers 15h00, les patriotes (les por-Gbagbo, ndlr) appellent à la mobilisation antifrançaise, le lycée français est en feu, les Blancs affluent vers l’hôtel Ivoire, un des points de ralliement en cas d’évacuation », se rappelle-t-il.
Depuis la présidence, relate Xavier Ghelber, les deux Français sont conduits au quartier général de la gendarmerie. Au lever du jour, des officiers de gendarmerie viennent prendre leurs noms ; ils passent alors « du statut d’otages à celui de victimes ». « On a été conduit dans un hôtel, où les militaires français nous ont récupérés deux jours plus tard. » apprend -il
L’ adjudant Charles-Olivier Rabet affirme pour sa défense n’avoir obéit qu’aux ordres qui étaient d’accompagner son supérieur le lieutenant Kouassi (également prévenu) pour une ronde ». Il nie avoir « jamais menacé » l’avocat.