Ouganda: une militante arrêtée pour avoir qualifié le président Museveni de « paire de f3sses»
Stella Nyanzi, militante du droit de l’homme et universitaire, a été accusée, la semaine dernière, d ‘outrage public à la personne du Président et son épouse, pour avoir osé qualifié le président de l’Ouganda, Yoweri Museveni, de « paire de fesses» dans un article sur Facebook.
Les charges contre la militante ougandaise sont tombées lundi 10 avril. Jugeant ces propos « obscènes et indécents« , la Cour a même ordonné un examen des facultés mentales de l’enseignante-chercheure qui serait « à l’origine de la décadence morale du pays ». Nyanzi a également été accusée d’utiliser Internet pour «perturber la paix, le calme ou le droit à la vie privée» de Museveni.
Nyanzi, qui fait des analyses sur l’administration actuelle, a toujours critiqué le président pour le mauvais fonctionnement du pays. Avant d’insulter le président, elle avait d’abord traîné sa femme, Janet Museveni de «tête vide» sur les réseaux sociaux.
Elle a critiqué à plusieurs reprises Museveni, qui est au pouvoir depuis 1986, et la première dame qui est également ministre de l’Education. Elle s’est attaquée aussi à l’incapacité du gouvernement à respecter son engagement à fournir des serviettes hygiéniques à toutes les écolières, ce qui était une promesse de campagne avant les élections de 2016.
Sa réponse aux accusations, prononcées devant un prétoire dans la capitale, Kampala, a été postée sur Facebook par la militante LGBT proéminente Kasha Jacqueline Nabagesera, qui soutient Nyanzi.
Selon le post, Nyanzi a déclaré au juge: « Une communication offensive? Qui est offensé? Combien de temps les Ougandais vont-ils se taire à cause de la peur … Je suis une poète académique. Un écrivain. J’utilise mon écriture métaphoriquement. J’ai appelé le président impuissant, un v*oleur, une paire pathétique de fesses. Il a menti aux électeurs qu »il fournira des tampons et les Ougandais sont offensés qu’il soit un homme sans honneur. C’est nous qui sommes offensés, et non lui ».
Stella Nyanzi est aujourd’hui détenue à la prison de Luzira, premier centre psychiatrique du pays, où elle sera soumise à des examens médicaux. Sa demande de liberté sous caution sera examinée à partir du 25 avril à l’issue de ses examens psychiatriques. Populaire en Ouganda, Stella Nyanzi peut compter sur de nombreux soutiens, dont « Chapter Four », une ONG de droits de défense des homosexuels