3e partie : extraits du célèbre discours de Mobutu à l’ONU en 1973
Dans notre troisième et dernière partie consacrée aux extraits du discours resté mémorable de Mobutu à l’ONU en 1973, l’ancien Roi du Zaïre dénonce avec force la notion des « termes de l’échange ». Rappelons qu’il y a de cela 51 ans, jour pour jour que Mobutu s’emparait du pouvoir. En faisant ce qu’il a appelé « simple révolution pacifique » contrairement à ce que beaucoup qualifiaient de « coup d’État ».
« Nous devons avoir, toujours présent à l’esprit, que le monde se trouve à la croisée des chemins. Il n’est plus divisé par l’idéologie, même pas tellement par les races, ni par la géographie politique, mais par des moyens économiques. Et c’est là que réside, aujourd’hui, le véritable nœud des relations entre les pays du monde. Plus d’une fois, les pays pauvres ont lancé des cris d’alarmes auprès des riches pour comprendre leur situation précaire dans le monde économique d’aujourd’hui…Nous avons plus d’une fois, dénoncer le scandale de la détérioration des « termes de l’échange »
« Et certains théoriciens de l’Occident, pour se donner une conscience tranquille, essaient de démontrer que la qualité des produits finis a augmenté, alors que les matières premières étaient restées les mêmes. Que donc, il est logique que les produits élaborés se vendent beaucoup plus chers que les matières premières. De telles théories dénotent une mauvaise foi manifeste. Prenons un exemple : dans la constitution d’un repas, on peut avoir de la viande, des légumes, des fruits, du café, du thé. On peut considérer que ces produits n’ont pas beaucoup changé depuis des années, mais les prix des produits des pays riches, par exemple, galopent dans des proportions inquiétantes, tandis que le café et le thé restent toujours sujets à des fluctuations permanentes »
« Le caoutchouc que nous produisons est moins cher que ce qu’il coûtait il y a 20 ans, tandis que les pneus que nous achetons n’ont jamais cessé d’augmenter depuis. Le pétrole, produit par les pays sous-Equipés se vend moins cher que l’eau minérale produite par les pays Equipés. Tout cela a comme conséquence, l’amélioration sensible du niveau de vie des pays Equipés au détriment des pays sous-Equipés. C’est ainsi qu’à titre d’exemple, les paysans des montagnes du Kivu qui cultivent le thé sont toujours pieds nus, alors que les responsables de Lipton qui commercialisent le thé zaïrois se prélassent dans les meilleurs palaces du monde. Je pense que cette injustice vient du fait que les pays riches sont en même temps juges et partis. Car ce sont eux, et eux seuls, qui fixent les prix de nos matières premières et les prix de leurs produits finis