Burundi : en 3 mois, le paludisme a déjà fait 700 morts
Au moins 700 personnes sont mortes du paludisme au Burundi cette année, avec 1,8 million d’infections enregistrées concernant cette épidémie qui gagne du terrai, a indiqué le ministre de la Santé.
« 1.823.012 cas de paludisme ont été notifiés dans tout le pays et 700 personnes en sont mortes du 1er janvier au 10 mars de cette année», a déclaré Josiane Nijimbere, ministre de la Santé publique, lundi 13 mars, à Bujumbura, commentant un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Du 1er janvier au 10 mars de cette année, 1,8 million d’infections ont été enregistrées au Burundi, selon l’OMS.
Comme l’a indiqué Nijimbere, les derniers chiffres représentent une augmentation de 17% par rapport à la même période l’an dernier.
En 2016, environ 8,2 millions de personnes ont été infectées et 3 000 autres sont mortes au Burundi, dans la partie montagneuse, qui compte environ 11 millions de personnes.
Des responsables des Nations Unies et des sources médicales affirment que la réserve de médicaments anti-paludisme au Burundi est presqu’achevée.
Nijimbere, pendant son appel aux dons pour combattre la maladie, a estimé à 31 millions de dollars (29 millions d’euros) le coût de la lutte contre le paludisme, dans son pays.
La ministre a aussi ajouté que les provinces les plus touchées sont celles de Kirundo, Muyinga, Karusi et Cankuzo.
Pour Albert Mbonerane, président de l’Association de lutte contre la malaria (Aluma), l’éradication du paludisme requiert un engagement. «Il faut joindre l’acte à la parole. Il faut que le gouvernement se lève, mobilise les partenaires et organise une table ronde sur cette épidémie. Loin de se faire en un coup, le déracinement du paludisme est tout un processus.»
«Il faut qu’on imite des pays comme la Namibie et l’Afrique du sud, de telle sorte qu’en 2030, il n’y ait plus de gens qui meurent de la malaria au Burundi.», a-t-il poursuivi.
Le ministère de la Santé envisage une extension progressive de la couverture en traitement antipaludique par la distribution des traitements à l’artesunate-amodiaquine dans les sites éloignés des centres de santé.