20 ans après Yaguine et Fodé : « La Guinée n’oublie pas ces deux jeunes morts en tentant de rejoindre l’Europe »
Une marche a eu lieu vendredi, 2 août 2019, à Conakry, dans la capitale guinéenne, près de l’aéroport en mémoire à deux jeunes guinéens décédés tentant de rejoindre l’Europe, il y a 20 ans.
Le 02 août 1999, les corps de Yaguine Kaita et Fodé Tounkara, deux adolescents âgés respectivement de 14 et 15 ans avaient été retrouvés dans le train d’atterrissage d’un avion de la Sabena, à l’aéroport de Zaventem, à Bruxelles. L’autopsie a révélé que ce sont les températures polaires régnant dans le train d’atterrissage qui ont causé leur décès.
Ils partaient selon eux à la recherche d’un avenir meilleur étant donné qu’ils avaient grandi dans un bidonville.
« Aidez-nous ! Nous souffrons énormément en Afrique », avaient-ils écrit dans une lettre manuscrite trouvée dans la main de l’un d’eux qui a bouleversé la Belgique et le monde entier.
Une lettre qui commençait par « Excellence Messieurs les membres et les responsables de l’Europe » dans laquelle les deux adolescents guinéens évoquent la guerre, le manque de nourriture, la maladie et la pauvreté qui règnent en Guinée.
Le mardi 30 juillet 2019, une association belge qui soutient les réfugiés « Amitié sans frontière » a organisée une petite cérémonie de commémoration au cimetière de Conakry où les corps des adolescents reposent.
Liman Koita, le père de Yaguine est toujours sans réponse sur les circonstances entourant la mort de son fils, « ça me fait très mal parce que si le message de Yaguine et Fodé avait été entendu par les excellences auxquelles ils ont adressé leur lettre, il n’y aurait pas eu tous ces drames aujourd’hui ».
« Nous sommes à 36 000 morts en Méditerranée, donc ce sont des combats que l’on doit poursuivre », a expliqué Loïc Fraitur, l’un des membres de l’association belge.
Photo: RFI
Sandra Kohet