Nigeria: 1000 jours de captivité pour les lycéennes de Chibok
Mille, C’est le nombre de jours qui se sont écoulés depuis l’enlèvement des 276 lycéennes de Chibok par Boko Haram. A ce jour, après la libération d’une vingtaine sur négociation entre le gouvernement et le groupe jihadiste, il ne reste que 195 filles en captivité.
Dans ses efforts pour retrouver les otages de Boko Haram, Muhammadu Buhari a déclaré dimanche 8 janvier 2017, espérer que les 195 écolières de Chibok toujours retenues par le groupe jihadiste nigérian Boko Haram seraient libérées. Selon le président nigérian, lui et son gouvernement sont mobilisés pour ramener ces filles chez elles. Ces dernières sont dans leur 3ème année de captivité.
Aisha Yesufu codirige le mouvement Bring Back Our Girls depuis Abuja. Elle est sidérée par la durée de cette détention vécue par les 195 jeunes femmes de Chibok encore otages : « Nous en sommes à 1 000 jours. 1 000 jours ! Franchement, c’est impensable, se désole-t-elle. Jamais nous n’aurions cru que cela puisse arriver car nous étions tous persuadés que nos lycéennes de Chibok seraient sauvées immédiatement après avoir été prises, beaucoup nous demandent pourquoi nous pleurons alors que ce ne sont pas nos enfants. C’est triste qu’autant de gens ne comprennent pas que quand un citoyen du Nigeria est touché, nous sommes tous touchés. Ces filles de Chibok sont nos filles. Et nous ne les abandonnerons jamais jusqu’à ce qu’elles rejoignent chacune leur famille. », a t-elle martelé.
L’on se rappelle qu’Abubakar Shekau était apparu dans plusieurs vidéos revendiquant le kidnapping des lycéennes. Il avait même affirmé avoir converti les jeunes filles à l’islam et vouloir les marier de force à ses combattants.
Sur les 21 lycéennes qui ont été remises en liberté, certaines d’entre elles sont devenues mères quand certaines portent des grossesses. Rakiya Abubkar, l’une des 276 jeunes filles enlevées le 14 avril 2014 a un nourrisson de 6 mois. Elles sont devenues le symbole des victimes de l’insurrection islamiste qui ravage le nord-est du Nigeria.
En langue haussa, Boko Haram signifie « l’éducation occidentale est un péché ».
Rappelons que l’armée du Nigeria avait déjà libéré 1.880 civils des mains de Boko Haram et capturé plus de 500 combattants au cours de la semaine écoulée dans la forêt de Sambisa, bastion du groupe islamiste dans le nord-est du pays. L’armée mène des opérations dans cette forêt de quelque 1.300 km2, située dans l’Etat du Borno, où des combattants du groupe ont trouvé refuge après des revers militaires.
Yao Junior L