Il est pratiquement impossible d’insister sur les risques associés à une liberté de la presse limitée en Afrique. Les effets sont nombreux et profonds, allant de la mise à rude épreuve du développement économique et de l’escalade des tensions sociales à l’érosion de la démocratie et de la responsabilité. Malheureusement, il s’agit d’un problème répandu sur le continent africain, où la politique interfère avec la capacité des journalistes à diffuser la bonne information.
L’une des conséquences les plus immédiates de la restriction de la liberté journalistique est la perte de responsabilité. Sans une presse libre pour analyser les activités des personnes au pouvoir, il y a peu de moyens de dissuader la corruption et les mauvaises conduites. En l’absence de responsabilité, les hommes politiques sont habilités à se comporter en toute impunité, consolidant ainsi leur position de pouvoir et pillant les ressources de leur pays pour leur avantage personnel.
C’est le dilemme auquel sont confrontés de nombreux pays africains, où ceux qui sont chargés de protéger la presse se sont mis à l’opprimer.
Selon le dernier Classement mondial annuel de la liberté de la presse réalisé par Reporters sans frontières (RSF), parmi les cinq indicateurs utilisés pour créer l’indice, c’est l’indicateur politique qui a le plus baissé, enregistrant une baisse moyenne mondiale de 7,6 points.
En conséquence, de nombreux journalistes africains sont confrontés à la censure, à l’intimidation et à la violence.
Alors que plus de la moitié de la population mondiale se rendra aux urnes en 2024, RSF alerte sur une tendance inquiétante révélée par le Classement mondial de la liberté de la presse 2024 : une baisse de l’indicateur politique, l’un des cinq indicateurs détaillés dans l’Indice. Les États et autres forces politiques jouent un rôle de moins en moins important dans la protection de la liberté de la presse, déclare Anne Bocandé, directrice de la rédaction de RSF.
Lorsque la presse est muselée, cela crée un terrain fertile pour la désinformation, la propagande et les abus de pouvoir incontrôlés. Cela dit, voici les 10 pays d’Afrique où la liberté de la presse est la plus faible en 2024. Plus l’indice est bas, plus la liberté de la presse est mauvaise.
Rang | Pays | Index de la liberté de la presse | Rang global |
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1. | Egypte | 25.1 | 170ème |
2. | Djibouti | 30.14 | 161e |
3. | Soudan | 35,73 | 149ème |
4. | Somalie | 39.4 | 145ème |
5. | Rwanda | 40.54 | 144e |
6. | Libye | 40.59 | 143e |
7. | Ethiopie | 41.37 | 141e |
8. | Algérie | 41,98 | 139ème |
9. | Soudan du sud | 42,57 | 136ème |
10 | Cameroun | 44,95 | 130ème |